Communiqué sur la nécessité de placer les enfants au cœur des efforts de paix et de sécurité à l'Est de la RDC
3 novembre 2022, Halifax. L’Institut Dallaire pour les Enfants, la Paix et la Sécurité (Institut Dallaire) exprime sa profonde préoccupation face à la situation sécuritaire et à l'escalade de la violence dans les provinces de l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
L'Institut Dallaire appelle toutes les parties au conflit à respecter le droit international, à assurer la pleine protection de tous les civils et à fournir des mesures proactives et une protection aux enfants touchés par le conflit armé dans l'est du pays. Toutes les parties au conflit doivent respecter les engagements pris pour prévenir les violations graves contre les enfants, en particulier la prévention de leur recrutement et utilisation comme soldats, les violences sexuelles, les meurtres et mutilations. En tant que signataires des Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats, nous savons que les gouvernements de la RDC, du Rwanda et de l'Ouganda ont un engagement commun à protéger les enfants de l'une des pires formes des violations des droits de l'homme.
Nous exhortons toutes les parties au conflit à s'engager dans un dialogue constructif axé sur la priorité accordée à la protection et aux besoins des enfants et, reconnaissant l'importance du potentiel des enfants en tant qu'agents d'une paix et d'une sécurité durables dans la région des Grands Lacs. Les enfants qui sont exposés à des violences extrêmes sont touchés par la violence de la même manière ceux qui participent activement à ces violences.
Nous exprimons notre plein soutien au dialogue de paix inter-congolais de la Communauté de l'Afrique de l'Est, à la feuille de route de Luanda visant à faire progresser la paix et réduire les frictions entre la RDC et le Rwanda grâce à des meilleures relations politiques, et à d'autres efforts et/ou mécanismes internationaux visant à désamorcer les tensions croissantes et promouvoir des mesures de confiance avec les communautés locales. Nous sommes convaincus que toutes les parties au conflit, ainsi que les communautés directement et indirectement touchées, croient en la nécessité de protéger leurs propres enfants ainsi que les générations futures. Il ne peut y avoir des solutions durables à la paix et à la sécurité dans la région des Grands Lacs sans analyser les conséquences à long terme de nos échecs à empêcher la protection des enfants.
Nous encourageons le chef de l'État Angolais, le président João Lourenço, en sa qualité de président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et de facilitateur dans les efforts de médiation des conflits entre la RDC et le Rwanda, à envisager une nouvelle approche qui accordera la priorité à la protection des enfants contre les violations graves comme étant essentielle à la réalisation de la paix et de la sécurité dans la région. Nous sommes prêts à soutenir ces efforts et à fournir des mesures concrètes pour aider le processus de paix.
L’INSTITUT DALLAIRE POUR LES ENFANTS, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ